Au supermarché du quartier modeste de Sidi Younes, Fatma Alfergini, une enseignante au chômage technique, est attentive aux prix car ils sont en hausse et elle n’a pas touché de salaire depuis deux mois. « Un sachet de macaronis c’était un quart de dinars. Maintenant c’est un demi. Tous les prix ont doublé, et les produits sont de moins bonne qualité », se lamente Fatma.
Dans certains quartiers de Benghazi, neuf magasins sur dix ont les rideaux de fer baissés. Les commerçants employaient souvent des travailleurs étrangers qui ont fui après la révolution.
Abdel Fergel peine à faire tourner sa boutique de matériel informatique. Avant, il se fournissait à Tripoli, mais la route de l’ouest est fermée.
« Ce n’est pas l’anarchie ici »
La frontière avec l’Egypte est ouverte, mais il a peu de clients, donc pas suffisamment d’argent pour passer commande là-bas. Alors il écoule son stock, en attendant la fin du conflit.
Le risque pointe de voir des éléments extrémistes s’imposer à la faveur de ces frustrations. Mais ce professeur d’université n’est pas inquiet : « Ce n’est pas l’anarchie ici », explique-t-il.
Même si la route de la liberté est parsemée d’embûches, les habitants de Benghazi s’en félicitent et font preuve de civisme et de solidarité.