Avec notre envoyé spécial à Malabo,
Les convois officiels filent à toute allure sur l’autoroute, direction Sipopo, une ville nouvelle bâtie entre forêt et océan, bâtie de toute pièce à une trentaine de kilomètres de la capitale. Les plus curieux auront peut-être remarqué que la photo du colonel Kadhafi est encore accrochée sur les lampadaires qui éclairent cette autoroute à six voies.
Le nouvel émirat pétrolier du golfe de Guinée n’a pas lésiné sur les moyens. Selon des sources diplomatiques, plus de 750 millions de dollars ont été investis dans la construction d’autoroutes, d’hôtels luxueux et complexes résidentiels.
Mais dans ce pays régulièrement critiqué par les ONG pour ses multiples atteintes aux droits de l’homme, les vieilles habitudes demeurent. Les opposants dénoncent depuis leur exil espagnol, le culte de la responsabilité, la répression et la xénophobie ambiante qui se traduit régulièrement par des vagues d’expulsion.
Pour Amnesty International, plusieurs dizaines d’étudiants et d’opposants ont été arrêtés à titre préventif avant le sommet.
Dans la matinée, le président Obiang qui était, il y a quelques années, le mal-aimé de la région va accueillir ses homologues africains tout auréolé de son statut de président en exercice de l’Union.