Une délégation du Conseil national de transition libyen (CNT) est attendue à Malabo. Selon plusieurs sources diplomatiques, les Équato-guinéens, pourtant réputés proches du colonel Kadhafi, ne s'opposent pas à cette présence.
Le ministre de l'Information du CNT Mahmoud Chamame s'en est réjoui et espère que « le peuple libyen sera écouté par l'Afrique. Nous appelons les Africains qui soutiennent Kadhafi à comprendre que l'ère de la dictature est finie, pour toujours. Nous leur disons aussi que ce n'est pas judicieux de soutenir quelqu'un qui est poursuivi par la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité. »
Les rebelles libyens ne seront toutefois pas admis dans la salle où siège la délégation officielle libyenne, conduite par Abdulati al-Obeidi , le nouveau ministre des Affaires étrangères du colonel Kadhafi.
Hier soir, le conseil des ministres des Affaires étrangères a évoqué longuement la crise libyenne pour soutenir la feuille de route de l'organisation qui prévoit en premier lieu, un cessez-le-feu, suivi de négociations politiques.
Il n'y a pas eu de passe d'armes entre partisans et adversaires du départ du maître de Tripoli. La diplomatie sénégalaise qui s'était illustrée dans le soutien au CNT s'est montrée discrète. Le ministre des Affaires étrangères n'était pas à la réunion de Malabo, et le président Abdoulaye Wade, qui s'est rendu en personne à Benghazi le 9 juin dernier, a renoncé à participer à ce 17e sommet de l'Union africaine.
Le mandat d'arrêt contre le colonel Kadhafi, délivré par le procureur de la Cour pénale internationale a été plutôt mal accueilli par les participants de la réunion des ministres des Affaires étrangères. Sous couvert d'anonymat, plusieurs ministres ont estimé que cette décision allait radicaliser le Guide libyen et donc torpiller les efforts de l'Union africaine pour convaincre le colonel Kadhafi de s'effacer de la scène politique.
Par ailleurs, des discussions existent depuis quelques jours entre les membres du régime Kadhafi et des émissaires du CNT.