Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Déjà pendant leur visite à Addis-Abeba le mois dernier, les membres du Conseil de sécurité avaient été sévèrement critiqués par les pays de l’Union africaine pour la gestion du conflit libyen.
Les Africains reprochent à la coalition d’aller trop loin dans l’action militaire et de les marginaliser. Devant le Conseil de sécurité, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, est venu enfoncer le clou, estimant au nom de l’Union africaine, que le conflit en Libye déstabilise les pays de la région et représente un poids économique, avec l’expulsion de Libye de dizaines de milliers d’immigrés africains, qui se retrouvent maintenant sans emploi :
« La prolongation des opérations militaires en Libye pose chaque jour de nouveaux défis. Notre inquiétude est d’autant plus grande, que la crise libyenne a des dimensions régionales évidentes, et que les pays voisins de la Libye en Afrique du Nord et dans la base Sahelo-saharienne, sont ceux-là mêmes qui paieront le plus lourd tribut à la poursuite et à l’aggravation du conflit. »
L’Union africaine plaide pour une solution politique négociée avec Mouammar Kadhafi, et propose une feuille de route pour y parvenir. De leur côté, les diplomates occidentaux soulignent que cette feuille de route ne comporte pas d’éléments concrets, et restent convaincus qu’il ne peut y avoir de paix en Libye, tant que le colonel Kadhafi reste au pouvoir.