Selon des sources tunisiennes, la frontière algéro-tunisienne a connu ces derniers mois plusieurs accrochages entre forces de l'ordre et hommes armés. Ainsi, en mai dernier, des hommes fortement soupçonnés d'appartenir à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique), ont tué un colonel et un soldat tunisien dans la région de Kasserine à quelques dizaines de kilomètres de la frontière.
Toutefois, selon des bons connaisseurs de la région, cette frontière est jusque-là plus concernée par la contrebande classique que par le trafic d'armes ou la présence d'Aqmi. En revanche, Algériens et Tunisiens sont plus inquiets sur la frontière à l'extrême sud, la pointe qui jouxte avec la Libye.
Alerte rouge
En Algérie, il y a quelques jours seulement, la Direction générale de la sûreté nationale annonçait avoir relevé le niveau d'alerte sur cette frontière en raison du trafic d'armes en provenance de Libye qui pourrait alimenter les groupes salafistes de la région. Du côté tunisien, les douanes ont saisi des armes. Un Algérien et un Libyen suspectés d'être des hommes d'Aqmi ont été arrêtés mi-mai à Nekrif dans la région de Tataouine.
Selon une source algérienne proche des services, les Algériens sont en alerte rouge dans cette zone frontalière avec la Tunisie et la Libye. Un rapporteur onusien avertissait récemment Tunis du risque d'une utilisation de son territoire pour des activités terroristes transfrontalières.