Si rien est fait, nous serons obligés de faire de la contrebande explique un commerçant de Ben Guerdane. La fermeture du poste de Ras-el-Jdir au transit de marchandises constitue un coup dur pour la région. Il y a quelques mois, la Libye avait instauré une taxe d’environ 80 euros pour chaque voiture souhaitant passer la frontière.
Mais cette fois, la Libye est allée plus loin. Or, selon les chiffres officiels : 18 000 personnes, 7 000 voitures et 400 camions passeraient quotidiennement par Ras-el-Jdir, et désormais tout le commerce informel d’habitude toléré, se trouve paralysé.
Pour Rachid, journaliste tunisien : « Il y a plus d’un million de Tunisiens qui vivent du commerce parallèle avec la Libye. Dans toutes les villes du sud tunisien, les gens recourent à ce commerce parallèle car ça coûte dix fois moins cher parfois, étant donné que l’origine de ces marchandises est une origine asiatique. Ces marchandises de contrefaçon ont donc des prix plus bas que ceux pratiqués dans les villes du nord de la Tunisie. Et dont les marchandises sont généralement d’origine européenne. »
Les habitants de la région sont dans l’attente. Le commerce informel est souvent la seule solution pour gagner sa vie dans cette région considérée comme déshéritée.« Ici, il n’y a rien, aucun projet. Les jeunes n’ont plus de travail, et si ça continue, la situation va devenir explosive », indique un habitant.