L'ex-président Ben Ali sera jugé pour détention d'armes et de stupéfiants, des accusations qui font suite à des fouilles menées au palais présidentiel de Carthage où des pièces archéologiques ont été également retrouvées. Il sera aussi jugé pour accaparement de fonds et vols de biens. Son épouse est là aussi concernée.
Les autorités ont saisi 27 millions de dollars, en liquide et de nombreux bijoux rangés précieusement dans leurs coffrets, dans un autre de leur palais à Sidi Bou Saïd, quelques semaines après leur exil forcé le 14 janvier.
Pour ces premières accusations, Zine el-Abidine Ben Ali risque des peines allant de 5 à
20 ans de prison. Il devrait être représenté à l'audience par deux avocats tunisiens commis d'office.
Au total 93 affaires ont été instruites contre l'ex-président Ben Ali ces cinq derniers mois, mais une trentaine seront transmises à la justice militaire, notamment celles pour homicides et tortures, pour lesquelles il risque la peine capitale.
Mais toutes ces peines sont évidemment théoriques : l'Arabie Saoudite n'a pas donné suite à la demande d'extradition des autorités tunisiennes, transmise fin février.
Réactions
Pour Maître Jean-Yves Leborgne , avocat de l'ex- président Ben Ali, ce procès est une manière de liquider un passé politique. Nous sommes dans un système de justice des vainqueurs et non dans un processus de procès équitable, estime t-il
Il s'agira donc d'un procès par contumace. Et celà au grand regret de nombreux Tunisiens qui ont fait la révolution, notamment des jeunes qui ont participé aux sit-in de la casbah, et qui ont pour beaucoup d'entre eux, campé pendant des jours et des nuits devant les bureaux du Premier ministre. Tel est le cas de Mohammed Amin Salama, un des leaders des manifestants , fondateur de Casbah-TV sur le web.