Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
C’est un curieux ballet auquel se livre le Congrès américain ce jeudi soir. D’un côté la Chambre des représentants a rejeté une résolution autorisant Obama à intervenir en Libye, mais de l’autre elle a refusé de lui couper les fonds destinés à financer cette même intervention.
Avec la première résolution, les élus des deux partis, vexés que Barack Obama ne les ait pas consultés avant d’ordonner les bombardements en Libye, ont voulu lui donner une leçon. Ils lui reprochent d’avoir violé la loi de 1973 sur les pouvoirs de guerre qui stipule que le président doit demander l’autorisation du Congrès dans une période de 60 à 90 jours lorsqu’il engage les forces américaines dans un conflit extérieur.
La Maison Blanche s’estime dispensée de respecter la loi, au motif que les Etats-Unis ne jouent qu’un rôle de soutien dans la guerre, et ne sont pas impliqués directement dans « les hostilités ». L’exécutif et le législatif sont alors engagés dans une querelle de sémantique.
En revanche, le rejet de la seconde résolution, qui lui aurait coupé le financement pour les frappes contre les forces de Kadhafi, permet au moins à Obama de continuer les opérations militaires. Même si le Congrès, paradoxalement, ne lui en donne pas l’autorisation.