Il n'a jamais menacé de renverser le trône mais le vent des révoltes arabes a porté jusqu'au Maroc. Certes il n'avait pas le souffle des tempêtes tunisienne, égyptienne ou libyenne mais quatre mois après les premières manifestations qui ont agité le royaume chérifien, Mohammed VI s'est engagé à se dessaisir d'une partie de ses pouvoirs au profit d'un Premier ministre aux prérogatives renforcées.
Si le projet de réforme de la Constitution est adopté par référendum le premier juillet, le Premier ministre aura désormais le titre de chef du gouvernement. Il ne sera plus nommé selon la volonté du Palais mais sera issu du parti arrivé en tête des législatives et pourra dissoudre la Chambre des représentants, la Chambre basse du Parlement.
Dans la présentation de son projet de réforme de la loi fondamentale, Mohammed VI également promis que la langue amazighe, le berbère, sera considérée comme langue officielle au même titre que l'arabe et que la justice sera désormais indépendante des pouvoirs exécutif et législatif.
Enfin, si le roi ne sera plus sacré, sa personne sera inviolable, ce qui signifie en clair que ses actes ne pourront pas être jugés. Il conservera par ailleurs le statut de commandeur des croyants, de chef de l'Etat, de la diplomatie et des armées.