Au Maroc, face aux manifestants, le pouvoir a temporisé

Plusieurs milliers de jeunes du Mouvement du 20 février, qui revendique des réformes politiques au Maroc, ont manifesté pacifiquement dans plusieurs villes du Maroc dimanche 5 juin 2011 pour exiger des changements, sans que la police n'intervienne pour les disperser, contrairement à ce qui s’était passé ces trois dernières semaines.

Après avoir fait usage de la matraque, la police a finalement laissé faire dimanche. A Rabat, la capitale, mais aussi Casablanca, Tanger ou encore Safi, des milliers de Marocains ont pu manifester pacifiquement et réclamer que les changements démocratiques soient réels.

Pourquoi ce changement d’attitude de la part des autorités ?

Certains évoquent des pressions de l’Union européenne qui avait condamné la violence des dernières semaines, d’autres un changement de tactique provisoire. Mais avec ou sans répression, le climat social reste tendu. Les manifestants ont réaffirmé dimanche qu'ils ne cèderont pas tant que les garanties d’une indépendance de la justice et d’un partage du pouvoir ne sont pas satisfaites.

Ces manifestations, si elles sont loin du raz-de-marée de la place Tahrir en Egypte, révèlent tout de même que l’insatisfaction est réelle. Trois mois après les premiers rassemblements il est difficile pour le pouvoir de l’ignorer. Un pouvoir qui est peut-être en train d’accélérer le processus : les propositions de réformes de la Constitution sont attendues dans quelques jours et de plus en plus de journaux rapportent que le référendum sur ce nouveau texte pourrait avoir lieu dès le 1er juillet prochain et que des élections anticipées pourraient être organisées en octobre.
 

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