Soudan : poursuite des affrontements dans le Sud-Kordofan

Plus l'indépendance du Sud-Soudan approche (officielle le 9 juillet), plus les troubles se multiplient dans les régions pétrolifères situées de part et d'autre de la future frontière entre le Nord et le Sud. L'armée du Sud-Soudan accusait le 10 juin les forces de Khartoum d'avoir bombardé par avion des positions sudistes dans l'Etat de l'Unité pour s'emparer des champs pétroliers de cette zone qui fera bientôt partie du Sud-Soudan indépendant. Khartoum ne confirme pas encore, mais il y a déjà eu dans cette région des affrontements entre partisans du Nord et du Sud ces derniers mois. Surtout, l'ONU signale des déplacements massifs de population dans l'Etat voisin du Sud-Kordofan en proie à des combats depuis une semaine.

Voilà une semaine que des combats ont éclaté au Sud-Kordofan, Etat qui fera partie du Nord-Soudan après la partition, un Etat important pour Khartoum puisque ce sera le seul producteur de pétrole, les autres étant situés au Sud-Soudan.

D'après l'ONU, la moitié voire les 2/3 de la population de Kadougli, la capitale de l'Etat a fui, soit 30 à 40 mille personnes. Et les forces en présence ont mis en place des barrages routiers et empêchent l'accès des humanitaires. La région abrite de nombreux groupes armés qui ont pris fait et cause pour les sudistes pendant la guerre civile.

Aujourd'hui, l'armée soudanaise y est aux prises avec ces miliciens locaux. Elle accuse l'armée sudiste d'être derrière, ce que nient les responsables du Sud Soudan. Ce qui est sûr, c'est que l'Etat est une poudrière, voisine du Darfour, et d'Abyei, autre Etat pétrolier que convoitent le Nord et le Sud.

Comme une partie de la population du Sud-Kordofan réclamait d'être rattachée au Sud-Soudan et n'a pas été entendue, rien d'étonnant à ce que la tension monte à l'approche de la partition. Tension qui a redoublé le mois dernier avec l'élection du gouverneur. Le candidat sudiste s'est fait battre par celui du président Béchir : en l'occurrence, Ahmed Harun, plus connu parce que sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre au Darfour.

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