En Somalie, le ministre de l'Intérieur tué par un attentat suicide

Abdishakur Cheikh Hassan, ministre somalien de l'Intérieur a été tué ce vendredi 10 juin 2011 par une attaque kamikaze à son domicile. Et ce durant le deuxième jour de manifestations à Mogadiscio qui ont donné lieu à deux morts. Dans la capitale somalienne en guerre, fait rare, des centaines de personnes en colère se sont rassemblées et ont marché dans les rues pour protester contre l’accord conclu à Kampala qui prévoit le départ du Premier ministre, à peine six mois après qu’il a nommé son gouvernement, ainsi qu’une extension d’un an des institutions. Et ceci alors que la communauté internationale réclamait le respect de l’agenda prévoyant des élections en août prochain.

Le ministre de l’Intérieur a été tué dans sa résidence, dans une attaque suicide menée par une femme kamikaze. Depuis plusieurs semaines, les shebabs multiplient ce genre d’attentat après avoir perdu beaucoup de terrain militairement contre les forces de l’Union africaine soutenant le gouvernement.

Cette attaque contre le ministre a eu lieu alors que des centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Mogadiscio. Dans un mouvement rarement observé dans une capitale déchirée par les combats au quotidien, la population a protesté contre l’accord conclu à Kampala entre le président et le Parlement somalien. Cet accord prévoit le départ du Premier ministre contre une extension d’un an du mandat du gouvernement et du Parlement.

Des élections étaient censées avoir lieu en août prochain, mais, les manœuvres politiques du président et du président du Parlement, ont eu raison de la pression internationale. Les deux hommes ayant unilatéralement prolongé leur mandat. La raison invoquée : le tout nouveau gouvernement, nommé il y a six mois, n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves.

Or, c’est ce même gouvernement qui doit être dissous d’après l’accord entériné par le bureau politique des Nations unies, et qui a suscité un certain scepticisme parmi les diplomates. Ce mouvement à Mogadiscio dévoile une vraie lassitude par rapport à des marchandages politiques où la population semble totalement laissée pour compte.

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