Objectif du sommet de Gaborone : résoudre la crise malgache

Le sommet doit débuter lundi à Gaborone, au Botswana, en présence des principaux groupements politiques de la Grande Ile. Les préparatifs vont bon train, mais beaucoup d'ambiguïtés demeurent, à la fois sur le déroulement et sur l’objectif de la réunion. Andry Rajoelina dit accepter d’y aller uniquement pour signer la feuille de route déjà rédigée, tandis que l’opposition affirme qu’il y aura des renégociations. Hier vendredi, la coordination des organisations de la société civile a invité tous les acteurs pour préparer les débats, mais la plupart des partisans du régime ne se sont pas présentés au rendez-vous.

Avec notre correspondant

Mise à l’écart depuis août dernier, la société civile malgache tente de reprendre la main. Elle espère se repositionner puisque les résolutions finales de vendredi indiquent qu’elle devra assurer la continuation du processus de sortie de crise, quelque soit l’issue du sommet de Gaborone.

Mais le camp Rajoelina ne semble pas y accorder grande importance, comme le ressent Serge Zafimahova, l’un des organisateurs. « Ce qu’on trouve dommage en fait, c’est que les groupes politiques proches du régime ont été appelés par le président pour une réunion au palais à la même heure que notre réunion. C’est quand même un mauvais signal quelque part, mais on espère quand même que tout le monde va se reprendre. »

La journée devait déblayer le terrain avant Gaborone, elle pourrait surtout marquer une nouvelle ligne de fracture. Ces derniers mois, il y avait d’un côté les signataires de la feuille de route, de l’autre les trois mouvances des anciens présidents.

Aujourd’hui, il y a les partisans purs et durs du régime, et les autres. D’autant que les participants du jour ont proposé une mesure d’envergure : l’organisation d’un prochain sommet sur le sol malgache.

Ange Andrianarisoa, représentant de l’ex-président Ratsiraka, a son idée sur le lieu d'un tel sommet : « Pourquoi ne pas le tenir à Madagascar ? Parce que ça concerne les Malgaches. Et surtout, à Madagascar, ça devrait être entendu par tous, que les gens sachent ce qu’il se passe au cours de cette réunion. Parce qu’à Gaborone, on ne saura rien, on aura peut-être des répercussions une fois qu’on aura fini de discuter. »

Le problème, c’est que Didier Ratsiraka vit en exil, tout comme Marc Ravalomanana. Comme un participant le confiait hier en aparté, « la situation se complique un peu plus chaque fois, on ne sait pas où tout cela va nous mener… »

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