Eusèbe Jaojoby a fêté l’an passé ses 40 ans de scène. L’artiste n’a plus grand-chose à prouver, mais c’est avec son éternel sourire qu’il nous ouvre la porte d’une grande salle où les ouvriers travaillent encore sur les finitions.
Il ne cache pas son bonheur et présente le lieu. « On est au Jao’s Pub, un cabaret. On va faire de la musique, ça sera surtout de la musique vivante. Il est sûr et certain que les musiques de Madagascar auront la part belle dans ce local. C’était mon rêve, de construire ici un cabaret depuis une dizaine d’années. Donc, le rêve s’est réalisé, avec l’aide de la famille. »
Une affaire de famille, c’est certain, il y a des cousines, et surtout trois des six enfants de Jaojoby pour faire tourner la boutique. Charline prend le micro, et Fatoma Eusebia a été choisi pour être la gérante. Le carnet d’adresse rempli de noms d’artistes, elle va devoir habituer les mélomanes à venir à Ambohipo, un quartier périphérique où il n’existait pas de cabaret.
« Comme c’est un quartier très populaire, surtout pas loin des étudiants parce qu’il y a l’université qui est juste à côté, je pense déjà qu’il y aura beaucoup de jeunes du quartier qui vont venir. Et puis on espère, on essaye en tout cas d’attirer les autres qui viennent des endroits un peu plus loin. »
Au Jao’s Pub, il y aura de la musique, mais aussi une mise en avant de la culture traditionnelle pour l’habillement, la coiffure, la cuisine. Et puis bien sûr, le rire communicatif du propriétaire.