Le RDR d'Alassane Ouatarra se taille la part du lion : 14 portefeuilles sur 36 ministres dirigés par Guillaume Soro, le Premier ministre. Le PDCI d'Henri Konan Bédié, un de ses principaux alliés, hérite de huit ministères ; les Forces Nouvelles, l'ex-rebellion de cinq. La société civile ivoirienne et les petits partis du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition qui a gagné les élections, se partagent les postes restants.
Ce gouvernement comporte cinq ministres d'Etat qui reviennent à des proches du président, qu'ils soient membres du RDR ou pas. Exemple : l'Intérieur avec Hamed Bakayoko, qui fait partie de la garde rapprochée du président et les Affaires étrangères avec Daniel Kablan Duncan, un ancien Premier ministre d'Henri Konan Bédié, membre du PDCI, mais qu'Alassane Ouatarra apprécie pour avoir travaillé avec lui dans les années quatre-vingt-dix.
Le ministère clé de l'Economie et des Finances revient sans surprise à Charles Diby Koffy, un technicien respecté par les milieux financiers. La composition de cette équipe s'est faite sur des critères régionnaux avec un savant dosage permettant à toutes les régions de Côte d'Ivoire d'être représentées.
Sur le plan politique, le FPI (Front populaire ivoirien) de l'ex-président Gbagbo n'est pas représenté. Ce n'est pas une surprise, car le comité central du parti avait conditionné sa participation à la libération des dirigeants retenus dans le nord du pays. Notons, enfin, que ce gouvernement aura une durée de vie limitée. Après les législatives de la fin de l'année, une nouvellelle équipe et un nouveau Premier ministre devraient être nommés.