C'est l'Elysée qui donnera le feu vert pour le retour des salariés français dans le nord du Niger mais cette décision se fera à une condition : que l'Etat nigérien accepte de renforcer le dispositif sécuritaire sur place. Depuis septembre 2010, le Niger a déployé 550 forces de défense spécialement dédiées à la sécurité des installations minières et du personnel d'Areva et de ses sous-traitants.
Or, selon nos informations, la France a demandé au Niger de déployer un bataillon supplémentaire de plusieurs centaines d'hommes sur la zone d'Arlit. Toujours d'après notre enquête, le 20 avril dernier, le président Issoufou aurait signé une lettre d'engagement en ce sens. Il lui resterait maintenant à signer cette convention de sécurité.
En contrepartie, Paris se serait engagé à renforcer sa coopération avec Niamey sous forme de fourniture de matériel et de formation militaire. Le 10 mai dernier, le général Pugat, le chef d'état-major particulier de l'Elysée était à Niamey pour faire avancer le dossier.
Dans tous les cas, le retour des expatriés dans le Nord se fera par étapes. Une dizaine de personnes dans un premier temps, pour atteindre au final une cinquantaine d'expatriés à Arlit et près de 200 à Imouraren. Des résidences (compounds) ultra-sécurisées sont prêtes à les accueillir.
En attendant, les mines d'uranium n'ont jamais arrêté de produire grâce aux travailleurs nigériens. La preuve : un nouveau chargement de yellowcake (concentré d’uranium) est parti samedi d'Arlit pour le port de Cotonou au Bénin.