Quatre Erythréens sont morts dans un incendie dans le camp de Choucha et deux autres personnes ont été battues à mort suite à des violences aux origines indéterminées ces dix derniers jours. Les membres du HCR ont par ailleurs été menacés de mort par des travailleurs migrants qui souhaitaient être relogés immédiatement.
La situation alimente des tensions avec les villageois tunisiens de cette région frontalière. Les explications de Mike Bates, chef du programme de santé mentale mené par Médecin sans frontières dans le camp de Choucha : «Certains migrants sont réfugiés au camp depuis longtemps et s’impatientent devant le manque de solution. Cela génère des tensions dans le camp mais aussi des conflits avec les locaux car les réfugiés ont organisé des manifestations et bloqué des routes, ce qui a exacerbé la situation avec les villageois. Il faut absolument que des solutions soient proposées aux réfugiés du camp».
Pour MSF la situation au camp de Choucha illustre l'absence de solutions sûres pour les populations qui fuient la Libye. L'organisation encourage donc l'Union européenne à revoir ses politiques migratoires. Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre tunisien, qui a participé au G8 de Deauville, a pour sa part appelé à plus de solidarité internationale pour gérer l'afflux massif de réfugiés.