Le gouvernement tunisien maintient les élections au 24 juillet

La Tunisie, entre dans la dernière ligne droite avant l'élection cruciale d'une Assemblée constituante, dont le gouvernement de transition a maintenu la date au 24 juillet contre l'avis de la commission électorale pour qui les conditions logistiques de l'organisation de ce scrutin ne seront pas remplie à temps.

Le gouvernement de transition tunisien a « décidé de respecter la date fixée par le gouvernement et le président et de maintenir son engagement d'organiser le 24 juillet l'élection cruciale d'une Assemblée constituante ».

Kamel Jendoubi, le président de la Haute instance indépendante chargée de préparer et superviser ce scrutin, avait suggéré dimanche 22 mai son report au 16 octobre, faute de conditions matérielles adéquates « pour préparer tout ce qui est nécessaire à une élection transparente ».

Il avait souligné que : « le temps sera insuffisant pour préparer tout ce qui est nécessaire à une élection transparente ». « Il faut 6 000 agents inscripteurs, 1 500 centres d'inscription, il faut procéder à l'inscription des électeurs, ce qui va prendre au moins un mois, il faut 8 000 bureaux de vote et un total de 40 000 agents scrutateurs », avait-il précisé.

Malgré ces obstacles logistiques, le gouvernement de transition, en mal de légitimité, a préféré rassurer les Tunisiens en maintenant ses engagements pris début mars, plutôt que de sembler vouloir s'accrocher au pouvoir.

La question d'un report de ce scrutin qui est le premier depuis la chute de Ben Ali a été rejetée fermement par la majorité des formations politiques en Tunisie, le pays étant entouré des difficultés économiques, d’une menace terroriste sur son territoire et débordement du conflit libyen à sa frontière sud.

Une partie de la classe politique, notamment le mouvement islamiste Ennahda (Renaissance), souhaitait le maintien de l'élection au 24 juillet, pour éviter « une période prolongée d'instabilité économique, social et sécuritaire » en cas de report.

La Tunisie, longtemps dirigée par un seul parti politique, le Rassemblement
constitutionnel démocratique, dissous en mars, compte désormais 67 partis. Le mouvement islamiste Ennahda est crédité par les experts du meilleur score aux prochaines élections.

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