Dans les rues de Rouiah, quadrillées par les forces de l’ordre, personne ne sait vraiment qui sont ces deux tunisiens abattus par l’armée mercredi matin. Pourtant la plupart des habitants pensent comme les autorités qu’il s’agît de terroristes islamistes qui préparaient un attentat sur la capitale.
Au moment de leur accrochage avec la police à la gare routière de cette petite ville de 6 000 habitants, à une soixantaine de kilomètres de la frontière algérienne, les deux hommes s’apprêtaient à partir pour Tunis. Après les avoir abattus, au terme de trois heures et demi d’échanges de tirs, les militaires, qui les présentent comme très professionnels et aguerris, disent avoir retrouvé dans leurs bagages de faux passeports libyens et algériens, des munitions, des grenades, mais aussi des explosifs et un détonateur.
Depuis une dizaine de jours, le ministère de l’Intérieur tunisien évoque la présence d’éléments terroristes islamistes en Tunisie dans la région de Tataouine, au sud du pays. Deux groupes de deux hommes chacun qualifiés de proche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont successivement été arrêtés en possession d’explosif. Leurs auditions auraient d’ailleurs permis de découvrir dans des grottes des caches d’armes et d’explosif
Pour autant, en Tunisie, Aqmi n’a revendiqué aucune action et beaucoup doute de cette hypothèse terroriste, estimant que la présence de ces éléments armés pourrait plutôt être liée à la guerre en Libye.