Le départ de DSK du FMI pourrait ouvrir une guerre de succession

Incarcéré aux Etats-Unis suite à l'accusation d'agression sexuelle qui pèse sur lui, et n'étant plus en mesure de diriger le FMI, DSK a annoncé officiellement sa démission de l'instance internationale ce jeudi 19 mai 2011.Le FMI va désormais pouvoir s'atteler à sa succession et en coulisses les tractations ne font que débuter.

La succession de Dominique Strauss-Kahn sera l'enjeu majeur des négociations qui vont débuter entre les 24 pays qui composent le Conseil d'administration du FMI : l'Europe va-t-elle réussir à conserver la direction du Fonds, qui lui revient depuis 1944 et la création de l'institution ?

Ces négociations vont se dérouler en coulisses avant une désignation formelle - en général on sait à l'avance quel candidat va obtenir le soutien, indispensable, des Etats Unis, principal actionnaire du FMI - mais cette fois le jeu risque d'être compliqué pour les Européens : les pays émergents sont déjà montés au créneau pour demander la direction du Fonds.

Nouveau poids des pays émergents

Les pays émergents partent avec un lourd handicap : les nouvelles règles de gouvernance, supposées donner davantage de poids au sein du FMI à ces pays, n'entreront en vigueur qu'en 2012, bien après la désignation du successeur de DSK. Mais la Chine et le Brésil sont montés au créneau ces deux derniers jours.

Les noms de plusieurs candidats potentiels sont déjà cités : on parle beaucoup de Kemal Dervis, ancien ministre des Finances de la Turquie qui ne fait pas partie de l'Union européenne mais qui est candidate à l'adhésion. On parle également de l'actuel ministre des Finances de Singapour, ou encore de Trevor Manuel, Sud-Africain et ancien ministre de Nelson Mandela, puis Thabo Mbeki.

L’Europe veut conserver son pré carré

De son coté, l'Europe va tout faire pour conserver la direction du FMI jugée essentielle, étant donné les difficultés actuelles de la zone euro. Un nom est déjà cité, pour le camp européen, celui de Christine Lagarde, ministre française de l'Economie.

Le conseil d'administration du FMI va procéder à une élection, mais avant cela il y aura des négociations en coulisses et en réalité, ce sont les pays qui pèsent le plus lourd au sein de l'institution qui vont se mettre d'accord.

Et dans ce jeu d'ombre, les Etats-Unis ont un pouvoir décisif. Vont ils respecter le pacte traditionnel qui les lie aux Européens depuis Bretton Woods et leur accorder une fois de plus la direction du FMI ? Ce sera tout l'enjeu des négociations qui vont débuter.

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