L’adjudant chef Abdoullaye Diallo, l’adjudant Alpha Abdoulaye Sow et le caporal Boubacar Bah, resteront emprisonnés deux ans, pour avoir, selon le ministère public, participé à une manifestation illégale et troublé l’ordre public.
Leur tort : avoir été, le 3 avril dernier, à l’aéroport de Conakry pour accueillir le chef de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, anciennement affecté à la protection rapprochée de ce dernier, suite aux accords de Ouagadougou de janvier 2010. Ces militaires affirment n’avoir pas été encore rappelés par leurs unités d’origine. C’est ce que leur conseil a essayé longuement de défendre lors de la première audience, expliquant que la note de service, délivrée par l’état-major de l’armée les affectant chez Cellou Dalein Diallo, n’était pas limitée dans le temps.
« Faux ! », réplique le procureur qui affirme qu’un message radio a été diffusé le 11 janvier dernier, demandant à tous les soldats affectés pour la protection des hommes politiques et d’affaires, de regagner leur base. Un message que les prévenus jurent ne pas avoir entendu et n’avoir pas été informés.
Ils ont donc été condamnés chacun à deux ans de prison ferme et à un million de francs guinéens d’amende, en l’absence de leurs avocats, qui avaient décidé de boycotter l’audience pour « ne pas servir de faire-valoir à un procès déjà pipé ».