Un Français tué à Benghazi, fief de la rébellion libyenne

Le Premier ministre britannique a invité jeudi 12 mai 2011 le Conseil national de transition libyen (CNT) à ouvrir un bureau à Londres. Pour David Cameron, le CNT est désormais « l'interlocuteur politique légitime de la Libye ». Sur le terrain, un Français est décédé ce même jeudi dans un hôpital de Benghazi après avoir été blessé par balle. Il avait été arrêté dans la nuit lors d'un contrôle de police avec quatre autres Français travaillant, comme lui, pour une société de sécurité privée.

Dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai, cinq Français, employés d'une société de sécurité privée, ont été arrêtés lors d'un contrôle de police à Benghazi. L'un d'entre eux a été tué. De nombreuses zones d'ombre entourent encore les circonstances de cette arrestation et de la mort qui en a résulté. L'homme tué a succombé à une blessure par balle, après avoir été touché à l'abdomen. Le docteur Chaouk Najem a dit à l'Agence France Presse avoir tenté plusieurs fois de le réanimer après son transfert à l'hôpital al-Jalal de Benghazi, l'un des seuls établissements de la ville à être dotés d'unités en soins intensifs.

La France a dépêché une dizaine d'officiers de liaison dans la ville auprès du Conseil national de la transition à Benghazi, fief des insurgés libyens. En tous les cas, il n'y a plus de combats à Benghazi depuis les premières frappes de la coalition qui ont chassé les forces loyales de Kadhafi à la mi-mars. La ligne de front dans cette région de la Cyrénaïque se situe au niveau d'Adjedabia et de Brega, soit à plus de deux cents kilomètres à l'ouest de Benghazi. Les ressortissants français avaient été évacués de Libye dans la foulée de la sanglante répression des manifestations de la mi-février.

Un bureau du CNT à Londres

Le leader du Conseil national de transition libyen était pour sa part à Londres. Moustapha Abdeljalil a rencontré le Premier ministre britannique. Le chef du CNT estime légitime que l'Otan prenne pour cible Mouammar Kadhafi. L'Alliance atlantique a intensifié cette semaine et ce jeudi même ses frappes sur la capitale. Mais la coalition affirme que c'est pour détruire des centres de commandement militaire à Tripoli. La coalition dément par ailleurs avoir endommagé l'ambassade de Corée du Nord, comme le prétend le gouvernement de Kadhafi.

Le Premier ministre David Cameron, qui rencontrait Abdeljalil pour la première fois, ne s'est pas prononcé explicitement sur la pertinence de frappes visant Kadhafi. Il a dit que le vieux colonel, qu'il a dépeint en tyran, appartenait au passé et devait partir. Cameron souhaite accentuer les pressions militaires, financières et diplomatiques pour le contraindre au départ. Le 10, Downing Street par ailleurs a invité le CNT à ouvrir une représentation permanente à Londres, et a annoncé l'envoi d'un représentant de plus haut rang à Benghazi.

Autre annonce : Londres enverra sous peu des équipements d'une valeur de plusieurs millions d'euros pour la police de Benghazi, ainsi que du matériel de communication. Les membres du CNT sont très actifs sur le front diplomatique. Le responsable diplomatique du conseil sera à la Maison Blanche vendredi. Mahmoud Jibril devrait rencontrer le conseiller national à la sécurité du président Barack Obama.

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