Le Premier ministre tunisien n'exclut pas un report des élections législatives

Pour le quatrième jour consécutif, hier dimanche, de violentes échauffourées se sont déroulées dans les rues de Tunis entre manifestants et forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. De plus en plus de voix s'élèvent pour douter de la bonne foi du gouvernement de transition et demander sa démission. Samedi soir, les autorités ont rétabli un couvre-feu dans la capitale et sa banlieue, et hier soir à la télévision tunisienne, le Premier ministre n'a pas exclu un éventuel report des élections législatives du 24 juillet en cas de force majeure.

Le chef du gouvernement a assuré que l'équipe gouvernementale faisait tout pour que les législatives aient bien lieu à la date prévue du 24 juillet. Cependant, pour la première fois, il n'a pas exclu un éventuel report en cas de problèmes techniques.

Des propos qui ne vont pas rassurer les manifestants qui depuis jeudi descendent dans la rue pour demander la démission du gouvernement, soupçonné de ne pas vouloir tenir ses promesses de démocratisation du pays.

En jeu, ces élections du 24 juillet qui doivent élire une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution tunisienne.

Réflexes autoritaires

Selon Farhat Rajhi, l'ancien ministre de l'Intérieur, « les gens qui gouvernent la Tunisie depuis l'indépendance sont prêts à garder le pouvoir par la force en cas de victoire des islamistes d'Ennahda le 24 juillet ». Ces paroles, tenues sur Facebook, lui ont valu d'être limogé de la direction du Haut comité des droits de l'homme. Hier soir, le Premier ministre a jugé qu'il méritait des poursuites judiciaires.

De plus en plus de gens considèrent que rien n'a changé depuis janvier. Les réflexes autoritaire sont toujours là. Ces derniers jours, la répression policière a été violente, les pressions sur les journalistes ont repris et un couvre-feu a été installé sur Tunis. Des signes qui laissent craindre aux Tunisiens que la partie est loin d'être gagnée.

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