L’ordre du jour adopté court seulement jusqu’à mi-juin, alors que cette session ordinaire ne s’achèvera qu’à la fin de ce mois-là. Un certain nombre de textes ne sont pas encore parvenues au Parlement. Raharinaivo Andrianatoandro, président du Congrès, espère toutefois que ces lois dites d’apaisement pourront être étudiées. « Nous attendons encore ces lois-là. Je le rappelle, ce sont les lois sur l’amnistie, sur le statut de l’opposition, sur le statut des anciens présidents. Et également, on a demandé à ce que l’on revoit aussi le code de la communication. Comme on dit en français, on a du pain sur la planche » .
Le gros morceau, en tout cas le plus compliqué, c’est l’amnistie. Un enjeu décisif pour tous ceux qui ont pu être jugés selon des critères politiques, et qui comptent bien retourner dans l’arène électorale. Mais la Parlement va sans doute laisser la principale responsabilité à une structure créée spécialement pour la réconciliation nationale. Des pontes du régime Ratsiraka sont concernés, tout comme d’actuels opposants à la transition, au premier rang duquel Marc Ravalomanana, trois fois condamnés depuis qu’il a été chassé du pouvoir.
Et puis il y a Raharinaivo Andrianantoandro lui-même, accusé d’avoir commandité la pose de bombes artisanales avant qu’il n’ait finalement choisi de collaborer avec Andry Rajoelina. « En tant qu’individu, j’ai encore cette épée de Damoclès sur ma tête, mais l’entité Congrès de transition, il nous incombe donc le devoir historique de finir cette crise » . Raharoinaivo pourrait être accusé d’être juge et partie, mais ce n’est pas le plus important pour l’opposition, qui continue de clamer que ce Parlement n’a aucune valeur.