Les rebelles libyens réclament un prêt de 3 milliards de dollars

L'inquiétude grandit à Misrata, ville assiégée depuis plus de deux mois par les forces pro-Kadhafi. L'ultimatum fixé vendredi par le régime libyen aux rebelles pour se rendre a expiré ce mardi 3 mai. L'Otan assure que le port de Misrata, situé à 200 km à l'est de Tripoli reste accessible et cela bien qu'il soit toujours bombardé par les forces loyales à Mouammar Kadhafi et qu'une mine flottante à la dérive constitue une menace pour la navigation. Un attentat à la voiture piégée a eu lieu à Benghazi près du siège du Conseil national de transition (CNT), sans faire de victime. Par ailleurs les rebelles libyens ont prévenu ce mardi que leur économie risquait de s'effondrer d'ici juin si la France, l'Italie et les Etats-Unis ne leur accordaient pas un crédit de 3 milliards de dollars.

Les dirigeants de la rébellion libyenne ont fait le calcul. Ils ont besoin de 75 à 150 millions de dollars par jour pour payer les salaires des fonctionnaires et la nourriture et les soins des combattants blessés. Or leur principale ressource, en principe le pétrole, est inexploitable.

Les rebelles contrôlent des champs pétroliers pouvant produire jusqu'à 130 000 barils par jour, un peu moins de 10% de la production libyenne en temps normal. Mais la priorité, c'est la protection des installations et pas les exportations. Quasiment détruite par les combats, Misrata était une importante ville industrielle.

Jusqu'à présent, l'économie rebelle a pu tenir avec des liquidités trouvées dans les établissements bancaires de Benghazi, lors de la prise de la ville par l'insurrection.
Mais cette manne est presque tarie. Sans liquidités, sans pétrole ni industrie, avec des villes en ruines et des semis dans les champs qui n'ont pu avoir lieu, la seule solution pour les dirigeants de la rébellion, c'est d'emprunter aux gouvernements amis en promettant de rembourser grâce aux avoirs internationaux du clan Kadhafi qui ont été gelés par la communauté internationale.
 

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