Sur le terrain militaire, la ville rebelle de Misrata va-t-elle se retrouver coupée du monde, privée de tout ravitaillement ? Dimanche 1er mai dans la soirée, après plusieurs heures de bombardements par les forces pro-Kadhafi qui encerclent la ville, le port était en flammes. Toujours avec le même souci d'isoler Misrata, les soldats loyalistes ont pilonné la zone de l'aéroport, tuant là aussi plusieurs combattants rebelles. En dépit des frappes aériennes de l'Otan, les forces régulières libyennes semblent bel et bien conserver des arguments offensifs.
Dimanche encore, de nouveaux combats ont éclaté à l'ouest du pays et plusieurs obus sont de nouveau venus s'abattre sur le territoire tunisien, près du poste frontière de Dehiba.
A Tripoli, la tension est également montée d'un cran. Après les bombardements de l'Alliance atlantique qui ont coûté la vie à l'un des fils de Mouammar Kadhafi et à trois de ses petits enfants dans la nuit de samedi à dimanche, les ambassades d'Italie et de Grande-Bretagne, ainsi que les bureaux du PNUD dans la capitale libyenne ont été la cible d'attaques. Le chef du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil, s'est dit triste et chagriné pour les morts ayant endeuillé la famille de son ennemi, tout en accusant le dirigeant libyen d'être le responsable des violences. Les obsèques des victimes du raid aérien seront célébrées ce lundi.
L'Otan réaffirme ne pas vouloir éliminer le numéro un libyen
Avec notre bureau de Bruxelles
Pour le Vénézuélien Hugo Chavez, la frappe de l’Otan contre Bab al-Aziziya, quartier général du colonel Kadhafi, était une tentative de meurtre contre le colonel Mouammar Kadhafi. A Moscou, des voix s’élèvent pour affirmer que l’élimination du dirigeant libyen est l’objectif de l’Otan. Du côté de l’Alliance atlantique, qui a fait depuis plusieurs jours des centres de commandement libyens la cible prioritaire de ses frappes, on affirme que l’immense complexe militaire de Bab al-Aziziya dans les faubourgs sud de Tripoli n’a pas été visé parce qu’il abrite des résidences de la famille Kadhafi mais que seul un centre de commandement y était pris pour cible.
L’Otan assure qu’elle n’a pas pour objectif de déloger Mouammar Kadhafi et qu’elle ne visait personne même si elle conseille aux civils de s’écarter des cibles militaires potentielles.
Il n’en reste pas moins que l’annonce de la mort du fils du dictateur et de trois de ses petits enfants peut donner des arguments au numéro un libyen pour intensifier les attaques contre les rebelles. Cela peut aussi contribuer à renforcer son soutien populaire comme en témoignent les représailles menées par ses partisans contre les ambassades italienne et britannique à Tripoli.