L’Otan, méfiante, refuse une nouvelle proposition de cessez-le-feu de Kadhafi

Mouammar Kadhafi s’est dit prêt à conclure un accord de cessez-le-feu et à ouvrir des négociations avec la France et les Etats-Unis, lors d’une allocution télévisée prononcée dans la nuit de vendredi à samedi 30 avril 2011. L'Alliance atlantique et le Conseil national de transition ne lui font pas confiance et lui ont opposé une fin de non recevoir.

L'Otan demande des actes, et non pas des paroles. Selon un responsable de l'Alliance atlantique, l'organisation continuera à faire pression « jusqu'à ce que toutes les attaques et les menaces contre les civils aient cessé, jusqu'à ce que toutes les forces pro-Kadhafi (armée, tireurs embusqués, mercenaires et forces paramilitaires) soient rentrés dans leurs bases et jusqu'à ce qu'il n’y ait plus aucun obstacle à l'accès à l'aide humanitaire ».

Aucune crédibilité

Samedi 30 avril, des membres des forces pro-Kadhafi ont pris d'assaut la localité de Jalo, à environ 300 kilomètres au sud de Benghazi, une attaque qui, selon les insurgés, aurait causé la mort d’une dizaine de personnes dont six civils. Dans le même temps, à Misrata, en Tripolitaine, le port reste bloqué et le régime menace d'attaquer les bateaux qui tenteraient d’y entrer.

Dans ce contexte, la proposition de cessez le feu de Mouammar Kadhafi - qui n'est pas la première - n’a pas convaincu l'Otan, pas plus que le Conseil national de transition, l'organe politique des révolutionnaires libyens. Selon son porte-parole, Abdel Hafiz Ghoga, le régime de Kadhafi « a perdu toute crédibilité. Il a plusieurs fois offert des cessez-le-feu, tout en continuant à violer les droits de l'homme ».

Pour le CNT, il n'y aura pas de compromis car il lui est « impossible d'envisager une Libye dans laquelle un Kadhafi jouerait un rôle ». C’est réponse attendue et très claire faite au dictateur qui avait vanté la « famille libyenne unie » dans son dernier discours et avait affirmé que « la porte de la paix » était « ouverte ».

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