Au Maroc, où Marrakech a été le théâtre d’un attentat le 28 avril 2011, les avis
sur la mort d’Oussama ben Laden, sont partagés entre « soulagement pour certains, scepticisme pour d'autres ».
Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain affirme que son pays observe avec avec beaucoup d’attention et de vigilance la suite des événements après la mort de ben Laden .
Selon Nadia Yassine, fille de Cheikh Yassine le fondateur du mouvement Justice et bienfaisance, elle même est fondatrice de la section féminine « pour une grosse partie de la population marocaine, ben Laden n'est pas perçu comme un homme maléfique. Il aurait mieux valu avoir un tribunal. On l'a tué et jeté à la mer, et ce qui est dangereux c'est le combat au niveau du symbole, et dans le monde musulman on réagit ».
En Algérie, dans le quartier de la mosquée Kaboul (connue sous cette appellation) à Belcourt, quartier populaire d’Alger, les jeunes interrogés semblent indifférents à cette disparition. Mais personne, parmi eux, n’évoque Aqmi qui avait choisi d’adopter en 2007, le label de l’organisation terroriste de ben Laden.
Pour Rached Ghannouchi, leader historique du parti islamiste tunisien Ennahda, (parti reconnu il y a quelques semaines par les autorités de transition), al-Qaïda par ses agissement a nui à l’image de l’islam et à l'image des musulmans dans le monde entier.
En Mauritanie, pourtant touchée depuis 2005 par des actes terroristes perpétrés par Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) contre des Occidentaux mais aussi contre l’armée nationale, les réactions à l’annonce de la mort de ben Laden ne sont pas uniformes non plus. Beaucoup de Mauritaniens font une distinction entre l’action de ben Laden en Irak, en Afghanistan ou contre les Américains, et les attaques d’Aqmi sur leur sol.
Dans les pays du Sahel, les avis divergent également comme en témoignent ces étudiants nigériens rencontrés sur le campus universitaire de Niamey.
A l'ouest de l'Afrique, le Sénégal n'est pas en reste. Dans ce pays, l'islam est encore pour l'essentiel un islam confrérique très éloigné des appels à la violence d'al-Qaïda. Mais le discours d'Oussama ben Laden a manifestement réussi à cristalliser la colère de certains, au point que dans la rue, les commentaires sur sa mort étaient partagés déjà depuis hier. Reportage à Cambérène dans l'agglomération de Dakar.
Ecoutez également la réaction de Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine: