Al-Qaïda en Afrique, c'est avant tout les attentats de Dar es Salam et de Nairobi. Le 7 août 1998, deux véhicules piégés explosent quasi simultanément près des ambassades des Etats-Unis en Tanzanie et au Kenya, faisant au total 224 morts et plus de 5 000 blessés. En 2002, al-Qaïda revendique un nouvel attentat au Kenya, cette fois contre un hôtel de Mombasa appartenant à des Israéliens. Bilan : 18 morts.
Mais depuis une dizaine d'années, des groupes franchisés ont pris le relais. En Somalie, les shebab contrôlent aujourd’hui l'essentiel du centre-sud du pays et une partie de la capitale Mogadiscio. Leur objectif est de faire appliquer la sharia en Somalie. Bien qu’ils n’aient prêté allégeance à Oussama ben Laden que l'an passé, leurs liens avec al-Qaïda remontent aux années 90.
Au Sahel, al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a pris le relai du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. Fin 2006, ce mouvement quitte l'Algérie pour s'installer au nord du Mali et rayonner dans toute la région, de la Mauritanie au Niger. En plus des enlèvements de touristes et de personnalités qu’il organise, Aqmi fait aussi beaucoup d’affaires. Selon les spécialistes, il est lié à la plupart des trafics de la région.
Mais les émirs d'Aqmi sont plus que des bandits de grands chemins. Leurs dernières revendications le prouvent. Au moment de l'enlèvement des expatriés d'Areva et de la Saton au Niger en septembre dernier, Aqmi a formulé des exigences politiques auprès de Paris. Ils ont ainsi réclamé le retrait des troupes françaises d'Afghanistan et l'abolition de la loi sur le voile. Ces revendications ont été confirmées par Oussama Ben Laden en personne dans un message audio en janvier dernier.