Avec notre correspondant à Kinshasa
Pour peu que le défenseur Maître Bokata eut troqué sa robe noire pour une blouse blanche, le tribunal aurait pu se croire le 28 avril dans l’amphithéâtre d’une faculté de médecine. L’avocat s’est lancé dans une explication étonnamment détaillée des résultats de l’autopsie de Floribert Chebeya, réalisée par des praticiens hollandais.
La Cour militaire a tout appris ou presque sur les effets conjugués de la myocardie, de la dysplasie et du stress. Tout cela pour dire que Chebeya est peut-être mort d’une crise cardiaque, sans doute après un épisode violent, mais pas un assassinat.
« Farandole téléphonique »
Deuxième démonstration sur l’absence de preuves. Selon les défenseurs des policiers, il n’y a pas de preuves formelles de leur implication. Les relevés d’appels qui tendraient à établir le parcours du corps de Chebeya de la police vers l’endroit où on l’a retrouvé sont qualifiés de « farandole téléphonique ». « Il ne faut pas condamner nos clients sur la base de la compassion et de la pitié », lance un défenseur, invitant les juges à ne pas regarder les portraits des deux victimes affichés dans la salle d’audience.