La journée d'élections des gouverneurs et des assemblées des États de ce mardi a été marquée par plusieurs incidents : tôt le matin, trois bombes ont explosé à Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, dans le nord-est du pays. Elles n'ont pas fait de blessés, mais cela a dissuadé beaucoup d'électeurs d'aller voter. « La participation a été très faible à cause de ces explosions » a constaté le président de la commission électorale de Maiduguri, Haman Tukur Sa'ad. Les deux jours précédents, Maiduguri avait déjà été frappée par des attentats à la bombe, faisant trois morts et 15 blessés.
Dans plusieurs États, il y a eu des vols de matériel électoral mais selon le porte-parole de la Commission électorale nationale, il s'agit d'incidents isolés. La sécurité avait été renforcée avec notamment interdiction de circuler pour les civils sauf pour aller voter. Les émeutes qui avaient suivi la présidentielle, le 16 avril dernier, avaient fait 500 morts, selon la Croix-Rouge.
Les Nigérians étaient appelés aux urnes pour choisir les gouverneurs de 24 des 36 États de la fédération ainsi que la quasi-totalité des Assemblées du pays. Élus pour quatre ans, les gouverneurs sont influents parce qu'ils gèrent d'énormes budgets grâce aux revenus du pétrole. Souvent pointés du doigt dans les affaires de corruption, leur image est cependant en train de changer.
Le Parti démocratique du peuple (PDP) au pouvoir détient 27 des gouvernorats et doit faire face à une rude concurrence de l'opposition. Dans la capitale, Lagos, le gouverneur Babatunde Fashola du principal parti d'opposition, Action Congress of Nigeria (ACN), est devenu très populaire. Selon la Commission nationale électorale, les résultats devraient être publiés d'ici 48h.