A Bauchi et Kaduna, deux des Etats du nord du Nigeria, les plus touchés par les violences post-présidentielle la semaine dernière, le scrutin a été reporté de deux jours, par mesure de sécurité. Il aura lieu jeudi 28 avril. Ailleurs, il est maintenu sauf dans 10 Etats, soit parce que le scrutin y a été organisé récemment, soit parce que la justice a maintenu les gouverneurs en place.
Les émeutes qui ont suivi la présidentielle, et les explosions de bombes artisanales à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ces deux derniers jours, font craindre de nouvelles violences. D'autant que les élections de gouverneurs au Nigeria représentent un enjeu majeur : les élus sont puissants. Ils gèrent des budgets considérables grâce aux revenus pétroliers du pays. En distribuant les places dans la fonction publique, ils ont aussi un vrai pouvoir politique et économique.
La compétition est rude dans ces élections, plus que pour la présidentielle. L'exemple des deux derniers présidents élus, Umaru Yar Adua, et Goodluck Jonathan, tous deux passés par la case gouverneur, montre que ce poste peut aussi servir de tremplin pour accéder à la magistrature suprême. Et pour l'emporter tous les moyens sont bons. Bon nombre de gouverneurs n'hésitent pas à recourir à des milices dans la perspective des élections.