La situation est relativement calme dans l’ensemble du pays. Trois bombes ont explosé ce matin à Maiduguri. Hormis cela, il n’y a pas de faits divers majeurs à déplorer. Par contre, la mobilisation semble être en baisse par rapport à l’élection présidentielle il y a dix jours.
Les bureaux de vote de Lagos étaient loin d’être remplis. Il y avait parfois plus d’agents de la commission électorale et d’agents des partis politiques que d’électeurs. Et plusieurs personnes contactées dans d’autres Etats du Nigeria ont fait part de la même impression.
Ces mesures ont été mises en place principalement pour une raison de sécurité. Les forces de l’ordre, militaires et policiers ont été déployés en masse. Des barrages ont été érigés un peu partout dans les grandes villes et les véhicules n’ont plus le droit de circuler. Ces mesures ne rassurent pas pour autant la population qui craint que des émeutes n’éclatent à nouveau.
Ce scrutin est important dans la mesure où les gouverneurs occupent une place à part dans la vie politique du Nigéria, un poste très prestigieux. Les gouverneurs nomment les agents de la fonction publique. Ils décident des lois qui régissent leurs Etats et surtout les gouverneurs gèrent les ressources de la manne pétrolière. Après le président, ce sont les hommes les plus puissants du pays.
Le Nigeria est un système fédéral, tout le pouvoir est donc décentralisé. Et pour la population, le gouverneur est bien plus proche d’eux que ne l’est le président qui est à Abuja.
Du coup, les enjeux des scrutins sont très importants et les candidats au poste de gouverneur sont prêts à tout pour se faire élire. Certains vont même jusqu’à financer des milices qui sèment la terreur pour intimider les électeurs.
Ce mardi, les élections ont lieu dans vingt-quatre des trente-six Etats du pays et elles s’annoncent plutôt discutées, notamment dans l’Etat central du Plateau, un peu plus à l’ouest dans l’Etat de Kwara, sans oublier les Etats du nord tels que Borno, Kano et Katsina.
Par contre ce scrutin a été repoussé pour des raisons de sécurité dans les Etats de Bauchi et de Kaduna où les violences qui ont suivi la présidentielle ont été particulièrement intenses.