Si la crise n’a pas empêché Rio Tinto de démarrer son exploitation d’ilménite, elle a sérieusement compliqué la tâche du port d’Ehoala. En 2008, on pensait que le tout nouveau grand port de Fort Dauphin allait révolutionner la région, voire le pays, mais le ralentissement de l’économie et le retrait des bailleurs de fonds ont changé la donne. Alors que l’on attendait par exemple que la grande ville du sud soit enfin reliée au reste du pays par une route bitumée, le chantier est finalement toujours en attente.
Reste que l’infrastructure portuaire est bien là, impressionnante comparée aux autres ports malgaches. Une vaste zone d’activité industrielle est attenante et, pour développer son activité, le port d’Ehoala espère bien obtenir au plus vite le statut de port franc, encore inexistant à Madagascar. Il poursuit donc cette semaine son lobbying afin de convaincre les décideurs des opportunités que des facilités notamment douanières pourraient générer. Car quelques cargaisons d’ilménite et quelques navires de croisière n’animeront pas suffisamment le port, alors qu’il se trouve dans une zone stratégique géographiquement et avec une importante réserve de main d’œuvre qui ne demande certainement qu’à travailler.