Avec notre envoyé spécial à Abidjan,
Les tirs ont commencé dans la matinée, de façon sporadique d’abord et les détonations ont augmenté d’intensité en début d’après-midi. Des tirs à l’arme lourde dans le secteur appelé Sidesi. Le calme n’est revenu qu’en début de soirée. Les habitants de Yopougon sont restés, pour la plupart, enfermés chez eux une bonne partie de la journée.
Des tirs confirmés par cet habitant de Yopougon, joint vers 21h30 locales.
Les FRCI, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire veulent manifestement désarmer les miliciens pro-Gbagbo par la force alors que des négociations avaient commencé lundi dernier entre certains meneurs et les officiers des FRCI.
Cette offensive déçoit un des médiateurs qui a mis en relation les jeunes patriotes et les FRCI en échange de leurs armes. Certains patriotes demanderaient d’être intégrés dans l’armée, d’autres veulent tout simplement s’assurer qu’ils vont bénéficier d’un programme de réinsertion.
En s’adressant aux généraux et aux principaux généraux vendredi dernier, le président Alassane Ouattara leur a demandé de tout faire pour convaincre les miliciens pro-Gbagbo de déposer les armes.
Et dans un autre quartier à Abobo s'est tenue hier, lundi, une conférence de presse du « commando invisible », le groupe armé de l'ancien putschiste Ibrahim Coulibaly, dit IB. Le groupe a expliqué que le général Ibrahim Coulibaly veut rencontrer le nouveau chef d'Etat Alassane Ouattara, qui veut le désarmer. Sans succès. «Le général n'a pas eu ce privilège», a regretté Félix Anoblé, numéro deux du groupe.
« Nous pensions avoir gagné la paix, la sécurité et la sérénité quand nous avons fini de combattre Laurent Gbagbo, nous avons été fort surpris de nous voir traités de belligérants, de miliciens» a ajouté déclaré Felix Anoblé qui a également mis en cause le Premier ministre, Guillaume Soro, adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de l'ex-rébellion de 2002 qui forme désormais le gros des forces pro-Ouattara.
«Ce qui coince cela s'appelle Guillaume Soro, le chef de l'Etat commence à être pris en otage par certaines personnes», a jugé Félix Anoblé, appelant Alassane Ouattara à nommer un nouveau Premier ministre.