Cette journée de vote a commencé timidement. Les bureaux de vote ont ouvert avec un petit retard pour diverses raisons soit les membres n’étaient pas arrivés à temps ou soit il manquait du matériel.
Et c’est à partir de dix heures qu’il y a eu de l’affluence, toutefois de moindre ampleur dans les quartiers favorables à l’opposition. Mais on ne peut pas dire que les Tchadiens ne sont pas sortis.
En fin de matinée, les files d’attente ont disparu. On explique que c’est à cause de la chaleur. Les gens viennent voter mais par petits groupes de deux ou trois. Et, en milieu de journée, les gens se font plutôt rares devant les bureaux de vote aussi, parce qu’il fait plus de quarante degrés.
Et enfin, une image assez forte : le président sortant Idriss Déby Itno a fait une opération de communication en allant au bureau de vote du quartier de Djambal Ngato où il devait voter en compagnie d’un des fils du général Wadal Abdelkader Kamougué (de l’UDR Union démocratique pour le renouveau), un des trois leaders de l’opposition qui a appelé au boycott.
Mais, toute la journée, on pouvait noter que l'affluence était variable en fonction de la sensibilité des quartiers au mot d'ordre de boycott. Pour cet homme venu voter, la raison du déplacement est sans ambiguïté : « Déjà, on voit ce qui se fait dans le pays et de ce fait, on a envie d’encourager le camarade Idriss Déby pour qu’il continue dans cette voie ».
Mais il y a aussi ceux qui ne se sentent pas concernés par ce scrutin : « Je ne sais pas pourquoi il faut aller voter, mais de toutes les façons voter ou ne pas voter, on sait que Déby est déjà élu».
A la clôture des bureaux, l’opposition s’est déclarée satisfaite. Les gens ont vaqué à leurs occupations comme si de rien n’était. Pour le pouvoir, il n’y a pas de doute. L’opposition a mordu la poussière. La bataille du taux de participation vient d’être lancée.