Avec notre envoyé spécial à Ouagadougou
Un « gouvernement d'ouverture » restreint avec « toutes les compétences », c'est ce qu'avait promis le nouveau Premier ministre burkinabè. Mais force est de constater que l'ouverture attendue n'a pas eu lieu. Aucun ténor de l'opposition ne figure en effet dans la nouvelle équipe dirigée par Luc-Adolphe Tiao. Sur les vingt-neuf membres du nouveau gouvernement, seize conservent leur ancien ministère ou changent de portefeuille.
Les éléphants du CDP présents
On retrouve notamment les éléphants du CDP, le parti au pouvoir, tel Arsène Yé au ministère d'Etat chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques, ou encore Marie-Noël Débamba à l'Economie et aux Finances. Quant à Djibrill Bassolé, qui avait quitté le gouvernement pour s'occuper du Darfour en tant que médiateur conjoint des Nations unies et de l'Union africaine, il retrouve le ministère des Affaires étrangères.
Blaise Compaoré à la Défense
La plupart des nouveaux ministres sont également des membres du parti au pouvoir ou issus des partis alliés. Seules trois femmes figurent dans ce gouvernement dont le président Blaise Compaoré s'est attribué le ministère-clé de la Défense, un poste particulièrement sensible dans le contexte actuel. Le régime fait en effet face depuis plus d'un mois à des mutineries de soldats qui ont touché jusqu'à la garde personnelle du président.
Ce gouvernement va-t-il réussir à juguler la vague de contestation sans précédent qu'a connue le pays ? Seuls les jours à venir le diront.
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