Au Burkina Faso, le gouvernement ne réalise pas l'ouverture attendue

La composition du nouveau gouvernement burkinabè, annoncée jeudi 21 avril 2011 dans la soirée à la télévision publique RTB, est marquée par la continuité. Au total, 16 de ses 29 membres retrouvent en effet un portefeuille. Le président Blaise Compaoré s'est attribué le ministère de la Défense.

Avec notre envoyé spécial à Ouagadougou

Un « gouvernement d'ouverture » restreint avec « toutes les compétences », c'est ce qu'avait promis le nouveau Premier ministre burkinabè. Mais force est de constater que l'ouverture attendue n'a pas eu lieu. Aucun ténor de l'opposition ne figure en effet dans la nouvelle équipe dirigée par Luc-Adolphe Tiao. Sur les vingt-neuf membres du nouveau gouvernement, seize conservent leur ancien ministère ou changent de portefeuille.

Les éléphants du CDP présents

On retrouve notamment les éléphants du CDP, le parti au pouvoir, tel Arsène Yé au ministère d'Etat chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques, ou encore Marie-Noël Débamba à l'Economie et aux Finances. Quant à Djibrill Bassolé, qui avait quitté le gouvernement pour s'occuper du Darfour en tant que médiateur conjoint des Nations unies et de l'Union africaine, il retrouve le ministère des Affaires étrangères.

Blaise Compaoré à la Défense

La plupart des nouveaux ministres sont également des membres du parti au pouvoir ou issus des partis alliés. Seules trois femmes figurent dans ce gouvernement dont le président Blaise Compaoré s'est attribué le ministère-clé de la Défense, un poste particulièrement sensible dans le contexte actuel. Le régime fait en effet face depuis plus d'un mois à des mutineries de soldats qui ont touché jusqu'à la garde personnelle du président.

Ce gouvernement va-t-il réussir à juguler la vague de contestation sans précédent qu'a connue le pays ? Seuls les jours à venir le diront.

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