« Il faut armer les Libyens, les entraîner au combat, Kadhafi massacre les civils » : c'est le cri de détresse lancé à Paris, hier mercredi 20 avril 2011, par le Conseil national de la transition.
Le chargé des relations extérieures du CNT a insisté sur les limites des frappes aériennes. « Elles ne suffisent pas à nous protéger », a déclaré Ali el-Essaoui qui fait état d'un bilan humain très lourd : dix mille morts, trente mille blessés et vingt mille disparus depuis le début du conflit.
Troupes arabes musulmanes
Le CNT se félicite de la décision de Londres, Rome et Paris d'envoyer des instructeurs militaires en Libye. Des initiatives qui ont reçu la caution de Washington. Les pays alliés ne nient pas que la menace d'un embourbement pointe en Libye. Ils sont donc en passe de franchir une nouvelle étape, même si le Quai d'Orsay précise qu'il ne s'agit pas de « déploiements de troupes terrestres au sol ».
Le CNT n'y est pourtant pas farouchement opposé. Son chargé des relations extérieures a même suggéré le déploiement de troupes arabes musulmanes en Libye pour combattre les forces loyales à Kadhafi. Ali el-Essaoui a placé la communauté internationale face à « sa responsabilité humanitaire », car « nous assistons à une véritable tragédie en Libye », a-t-il confié.
Si le CNT a souligné les limites des frappes aériennes, il a cependant plaidé pour leur intensification, notamment dans l'ouest du pays, à Misrata.
C'est à Misrata que deux photographes de guerre, Tim Hetherington, collaborateur britannique du magazine américain Vanity Fair, et l'Américain Chris Hondros, de l'agence Getty, ont été tués mercredi par un tir de mortier dans cette ville. Selon des sources médicales, un médecin ukrainien a également été tué.