Qu’ils soient architectes, entrepreneurs ou ingénieurs, les 15 témoins qui ont comparu devant le tribunal ce samedi ont remis en question les évaluations faîtes par les six experts de l’IGE, l’inspection générale d’Etat, dont le rapport avait servi de base d’accusation contre l’entreprise de Bara Tall.
Premier point de contestation : les prix. « Il n’y a pas de prix fixe dans notre domaine », explique le directeur d’une entreprise de BTP comme pour justifier les écarts constatés entre les facturations de la société de Bara Tall et les siennes. « Chacun a ses prix, poursuit ce responsable, ils diffèrent d’un endroit à l’autre, les coefficients changent ».
Second point de contestation : les réalisations. Les témoins estiment que le rapport de l’IGE a soit diminué les quantités de matériaux utilisés ou bien omis certains ouvrages. Photos et documents à l’appui, un architecte a par exemple énuméré un certain nombre de travaux réalisés par son entreprise, qui ne figurent pas dans le rapport. de l'IGE. « Les experts sont restés 7 heures pour inspecter un stade de 110 m², raconte l’architecte. Pour moi, souligne-t-il, cela ne suffit pas ».
Enfin, la grande interrogation soulevée par tous est de savoir pourquoi incriminer uniquement Jean Lefevbre Sénégal (JLS) et non les quelque 36 autres entreprises ayant effectué des prestations dans ces chantiers.
Certains témoins ont même découvert ébahis devant le juge que leur entreprise avait été épinglée dans le rapport de l’IGE, sans pour autant avoir été poursuivi par la justice.