Sénégal : ouverture de la « deuxième affaire » des chantiers de Thiès

Avec notre correspondante à DakarAu Sénégal, la « seconde affaire » des chantiers de Thiès a débuté le 15 avril par l’audition de l’entrepreneur Bara Tall que l’Etat accuse d’avoir surfacturé près de 11,5 milliards de FCFA pour des travaux. L’affaire remonte à 2003, lorsque l’Etat décide d’embellir la ville de Thiès en vue d’y organiser les célébrations de la fête nationale. En 2005, l’affaire des chantiers de Thiès qui visait Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre, maire de cette ville, avait abouti à un non-lieu. Cette affaire refait surface aujourd’hui et c’est l’un des entrepreneurs qui est au centre du procès. Compte rendu de cette première journée d’audience.

 

La première journée du procès s’est largement focalisée sur le contenu du rapport de l’IGE, l’Inspection générale d’Etat, qui a servi de base d’accusation contre l’entrepreneur. Six experts de l’IGE ont comparu à titre de témoins et se sont employés de manière quasi-unanime, à démontrer qu’il y a eu des surfacturations.

« On a constaté qu’on a gonflé les quantités et les prix unitaires et cela donne des surfacturations » martèle, l’un des six experts, avant de conclure que « les prix auxquels Jean Lefebvre Senegal a facturé ces travaux dépasse de loin les prix pratiqués ailleurs par cette même entreprise ». Au détail, sur chaque chantier, ces experts constatent que les prix ont été soit doublé ou triplé. Et au total, les auteurs du rapport estiment que Bara Tall a surfacturé 11, 5 milliards de FCFA de trop.

Faux, rétorque Bara Tall, qui évalue l’ensemble de ses travaux à 20 milliards de FCFA. A la barre, l’entrepreneur s’est d’abord présenté comme un homme « meurtri » avant de se lancer dans un rappel des faits très précis. Selon Bara Tall, les entreprises engagées dans les chantiers devaient être prêtes à préfinancer les travaux. Ce dernier souligne

d’ailleurs, n’avoir jamais été payé pour sa prestation.

Par ailleurs, l’entrepreneur assure avoir mis en place un conseil, qui tous les six mois procédait à une revue statutaire du chantier.

Enfin, Bara Tall a évoqué les difficultés à exécuter ces travaux pour un délai court ainsi que les imprévus qui auraient pu occasionner des dépenses supplémentaires.

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