Au Sénégal, Bara Tall reviendra le 15 avril devant la justice

La « deuxième affaire des chantiers de Thiès » a été à nouveau renvoyée, vendredi 18 mars 2011, par la justice sénégalaise. Nouvelle échéance : le 15 avril 2011. L’entrepreneur Bara Tall et ses trois co-accusés devaient comparaître dans ce dossier qui concerne l’exécution des chantiers de Thiès.

Dans l’affaire des chantiers de Thiès, l’épisode judiciaire qui impliquait Idrissa Seck est terminé. L’ancien Ppremier ministre a bénéficié d’un non lieu. Ce sont des entrepreneurs que l’Etat poursuit dans cette « deuxième affaire » : Bara Tall, le patron de Jean-Lefèvre Sénégal, mais aussi Marwan Zakhem, Massamba Sall Samb et El Hadj Seyni Seck.

Selon les autorités sénégalaises, les quatre co-accusés ont surfacturé à hauteur de 14 milliards de francs CFA les travaux effectués à Thiès pour la fête de l’indépendance de 2004. Bara Tall, lui, estime qu’on lui fait payer les refus successifs qu’il a opposés au pouvoir, notamment celui d’être complice de l’élimination politique d’Idrissa Seck.

Après deux renvois, l’affaire devait être entendue ce vendredi 18 mars 2011 par la justice sénégalaise. Le président de la première chambre correctionnelle du tribunal régional hors classe de Dakar a, dès le début de l’audience, souhaité un nouveau report pour avoir le temps (c’est l’argument qu’il a invoqué) d’étudier les rapports de l’Inspection générale d’Etat qui lui ont été transmis récemment.

Le calendrier, à vrai dire, a dû peser lourd dans la décision : difficile d’ouvrir un tel dossier à la veille de la journée de manifestations qui doit marquer le 11e anniversaire de l’alternance.

« Escroquerie intellectuelle »

A la sortie du tribunal, Bara Tall a regretté qu'on le poursuive, alors que les travaux de la corniche, réalisés à Dakar par l’ANOCI sous la direction du fils du président n’ont pas retenu -eux- l’attention de la justice : « A 200 mètres d’ici, on a élargi une corniche à 7 milliards [de francs CFA]. La route qui a suivi cette Corniche, longue de 4,3 km, vaut plus de 27 milliards », a expliqué l’entrepreneur.

« Je pense, a-t-il ajouté, que si c’était la recherche de deniers publics qui avait motivé les autorités, elles auraient cherché d’abord sous leurs pieds avant d’aller jusqu’à Thiès. Je pense qu’au terme de ce procès on se rendra compte qu’on a eu affaire à l’une des plus grandes escroqueries intellectuelles que ce pays ait connues ».

Bara Tall prend note de ce troisième renvoi du dossier. « Je suis prêt à revenir une vingtième fois s’il le faut. Cette affaire nous a fait trop de mal ».

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