L'Italie refuse de s'engager davantage en Libye

La communauté internationale a toujours autant de mal à se mettre d'accord sur la crise libyenne. Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan étaient en réunion le 15 avril à Berlin. Paris et Londres réclament des bombardements plus intensifs de la part de l'Alliance atlantique. Mais la France et la Grande-Bretagne n'ont pas réussi à obtenir de consensus. L'Italie notamment n'en démord pas : elle ne veut pas s'engager davantage.

Rome continue de faire la sourde oreille aux appels de la Grande-Bretagne et de la France. « Non, l'Italie ne laissera pas son aviation participer aux bombardements en Libye». Le ministre italien de la Défense a répondu que l'Italie «faisait déjà beaucoup ».

Alors effectivement, l'Italie a mis à disposition de l'Otan sept bases aériennes, et elle a participé à des raids aériens pour neutraliser les radars et les forces de défense anti-aérienne des forces de Kadhafi.

Que souhaiteraient de plus les responsables français et britanniques ? Ils ont profité de cette réunion de Berlin pour demander à leurs alliés de muscler leur participation militaire aux opérations en Libye. Réponse des Italiens : pas question d'envoyer nos chasseurs et ceci pour plusieurs raisons :

Tout d'abord, le ministre italien de la Défense se réfère à la résolution de l'ONU. Il semblerait qu'il ne partage pas l'interprétation très large qu'en font les Anglais et les Français, Et puis il y a l’argument géographique et l’argument historique. Le ministre a expliqué que la position de l'Italie, sa proximité avec les côtes libyennes et son passé colonial, tout cela faisait qu'un engagement au delà de ce qui se fait actuellement ne serait pas compris.

Sur le terrain, les forces du colonel Kadhafi ont de nouveau pilonné Misrata hier. Le régime qui d'ailleurs dément l'utilisation de bombes à sous-munitions sur des zones résidentielles de la ville. Des rebelles, et l'organisation Human Rights Watch ont accusé le régime d'employer ces armes interdites par une convention internationale.

D'autres affrontements ont éclaté dans l'Est, près d'Adjabiah ainsi qu'à Yéfren, où les combats auraient fait au moins 12 morts et 16 blessés.

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