« Nous soutenons les résultats de la première réunion du Groupe de contact hier à Doha et endossons avec force son appel à Kadhafi pour qu'il quitte le pouvoir ainsi que son ferme engagement à appliquer les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies », déclarent ce jeudi à Berlin les ministres dans un texte publié à l'issue d'un déjeuner de travail.
Avant ce rendez-vous berlinois, la France et le Royaume-Uni avaient annoncé qu'ils entendaient convaincre leurs alliés, réunis jusqu'à vendredi, de l'urgence d'« intensifier » les opérations aériennes contre les troupes de Kadhafi, sous peine de mettre en danger les civils libyens que la résolution 1973 de l'ONU leur demande de protéger.
Mais les clivages demeurent au sein de l'Otan. Parmi les principaux points de divergence figurent une révision à la hausse des capacités aériennes engagées sur le terrain, la participation de nouveaux pays aux bombardements et la question de l'armement des rebelles anti-Kadhafi.
Seuls six pays des 28 de l'Otan effectuent des frappes
Pour éviter que l'Alliance atlantique n'étale trop ses divisions, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a assuré que les Etats-Unis « soutiendraient fortement » l'opération Protecteur unifié de l'Otan en Libye jusqu'au départ du pouvoir du leader libyen Mouammar Kadhafi.
Même attitude conciliante de la France et de l'Allemagne qui ont insisté jeudi sur ce qui les unissait, plutôt que sur ce qui les séparait depuis le début de la crise libyenne à la mi-février.
« La divergence porte sur les moyens », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, en rappelant que Paris contrairement à Berlin était « pour une intervention militaire ».
Seuls six pays des 28 de l'Otan (Belgique, Canada, Danemark, France, Norvège et Royaume-Uni) effectuent des frappes contre les chars et les dépôts de munitions libyens. Les Etats-Unis se joignent encore à eux de temps à autre a révélé mercredi le Pentagone, mais l'Otan n'a toujours pas compensé le retrait du théâtre libyen d'une cinquantaine de chasseurs-bombardiers américains le 4 avril.