L’Alliance atlantique promet de « tout faire pour protéger les civils ». Pour le Conseil national de la transition (CNT), c’est une urgence. Selon l’organe qui représente les insurgés : 10 000 personnes ont été tuées à ce jour, 30 000 blessées et 20 000 sont portées disparues. Dans l’est de la Libye, les familles déposent des avis de recherche dans les hôpitaux, les commissariats, ou au siège du CNT à Benghazi pour tenter de retrouver leurs proches.
Avec nos envoyés spéciaux à Benghazi,
Devant l’hôpital d’Ajdabiyah un homme manipule sa kalachnikov avec un air distrait. Dans cette ville proche de la ligne de front, on gère les urgences mais également les dossiers des personnes disparues.
« Mon fils a disparu le 19 mars quand l’armée de Kadhafi est rentrée à Benghazi, explique Fatime sans nouvelle de son fils de 21 ans. Il est étudiant en langues étrangères et il avait été entraîné pour aller aux combats. Je le cherche partout mais je ne le trouve pas, ca veut dire qu’il a été pris par les forces de Kadhafi ».
Dans un bureau, un homme est chargé de centraliser les avis de recherche. Sur chacun : une photo, le lieu et la date de disparition et un numéro de téléphone.
A 150 km d’Ajdabiyah à Benghazi, Abdullah s’apprête à déposer le même genre de document. « Ce papier, c’est pour donner des informations concernant la disparition de mon fils. C’était à la bataille de Syrte. J’espère qu’il n’a pas été arrêté car je connais ces gens là. J’ai moi-même été arrêté, je sais ce que c’est. C’est mon fils aîné, mais vous savez si je le perds alors ce sera pour ma liberté et celle de ses frères ».
Abdullah se dirige vers le siège du CNT pour donner son papier à un employé du Croissant Rouge. Le nom de son fils sera ajouté à la longue liste des disparus affichée devant le bâtiment.