Libye : la diplomatie se mobilise tandis que les insurgés se replient vers l'est

Alors que le front libyen s'enlise, les rebelles ont été repoussés par les forces kadhafistes vers la ville d'Ajdabiya dans l'est du pays. Face à cette situation critique, la diplomatie s'apprête dimanche 10 avril à réclamer un cessez-le-feu. De son côté, l'Union européenne se prépare à lancer une mission humanitaire pour aider la population assiégée de Misrata. 

La retraite des rebelles vers la ville d'Ajdabiya s'initiait ce samedi 9 avril suite aux tirs d'artillerie des forces loyalistes. Alors que les insurgés avaient tenté de s'approcher à quelques dizaine de kilomètres de la ville de Brega, les bombardements kadhafistes les ont contraints à se replier. En milieu de journée, des dizaines de voitures ont fui la cité d'Ajdabiya, direction Benghazi, le fief rebelle situé à 160 kilomètres au nord. Néanmoins, des affrontements sporadiques se perpétuaient dans cette zone contrôlée par l'insurrection.

Au-delà de cette situation d'enlisement, les bavures attribuées à l'Otan ont jeté le trouble dans les rangs rebelles. Néanmoins, le ministère britannique de la Défense a indiqué que des avions de la Royal Air Force avaient frappé sept chars pro-Kadhafi vendredi.

Si l'heure est à la stagnation sur le terrain militaire, de nombreuses initiatives sont attendues ce dimanche sur le plan diplomatique. En premier lieu, elles émanent de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et  de la Ligue arabe.

Activisme diplomatique

Dès dimanche, un panel de dirigeants africains doit se tenir en Libye. Cette rencontre réunira notamment le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie et d'Ouganda. Ces médiateurs de l'UA souhaitent rencontrer Mouammar Kadhafi et des chefs de l'insurrection afin de négocier un cessez-le-feu. Du côté des insurgés, le refus de cette option semble catégorique. Surtout si le guide libyen se maintenait au pouvoir. 

La Ligue arabe accueillera par ailleurs jeudi prochain une conférence au Caire. Autour du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, cette rencontre est censée éteindre  les divergences au sein de la coalition. Un recadrage nécessaire alors que le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé qu'il n'y avait « pas de solution militaire au conflit » et qu'il fallait une solution politique, dans une interview au magazine allemand Der Spiegel à paraître lundi.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont également prévu de rencontrer un représentant du Conseil national de transition (CNT) libyen. Comme un symbole de reconnaissance politique.

Enfin, l'UE a initié une mission humanitaire pour aider la population assiégée de Misrata. Une cité qui subit les bombardements des forces kadhafistes depuis un mois et demi. Un navire affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait déjà accosté Misrata ce samedi. A son bord, les fournitures médicales devaient permettre de soigner près de 300 blessés. Au moins trente insurgés ont été tués en repoussant une offensive de l'armée loyaliste contre cette localité. 

 (Avec AFP) 

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