Avec nos envoyés spéciaux en Libye
Le trouble gagne le camp des insurgés libyens. Deux rebelles et un médecin ont été tués jeudi par un raid aérien dans la région de Brega, épicentre des combats entre les forces du colonel Kadhafi et la résistance.
Selon des sources hospitalières, des avions de l'Otan auraient attaqué des chars à l'est du site pétrolier de la ville. Cette frappe aurait également fait plus d'une vingtaine de blessés. Près de quatre chars auraient été pris pour cible par la coalition d'après les forces révolutionnaires. Ces véhicules sortiraient tout juste de maintenance.
La colère des forces rebelles
Alors que les insurgés reculent face à l'artillerie des troupes loyalistes, la cité d'Ajdabiya a connu un mouvement de panique. Des milliers de civils et rebelles ont pris la fuite vers Benghazi, le fief de la révolte. Après l'hasardeuse attaque attribuée à l'Otan, Ajdabiya ressemblait à une ville fantôme désertée par ses habitants. Même si l'hôpital continue de fonctionner pour accueillir les nombreux soldats blessés.
Cet incident a provoqué la colère du camp rebelle. Déjà sceptiques face à l'insuffisance de l'aide matérielle fournie par l'Otan, les insurgés ont dénoncé les « bâtons dans les roues » jetés par les alliés.
En outre, les rebelles ont mis en cause l'appui aérien de la coalition. Selon eux, cette erreur de l'Otan aurait favorisé l'avancée des troupes loyalistes. Ils réclament clairement la livraison d'hélicoptères de combat qui permettraient de détruire les chars de Mouammar Kadhafi. Un arsenal qui épargnerait les civils.