Les rebelles libyens dénoncent l'inaction de l'Otan à Misrata

Le chef des rebelles libyens a accusé le 5 avril, l'Otan de «laisser mourir les habitants de Misrata» sous les tirs des troupes de Mouammar Kadhafi. Depuis une quarantaine de jours, la troisième ville du pays est bombardée et assiégée. Selon Abdel Fattah Younès, les habitants de Misrata sont désormais menacés «d'extermination». L'Organisation de l’Atlantique Nord se défend en indiquant qu'un tiers des moyens militaires du régime Kadhafi a été détruit.

Avec notre correspondant au quartier général de l'Otan (Belgique), Pierre Benazet

Six jours après avoir pris la relève de la coalition européenne et américaine, l'Otan affirme que le tiers des moyens militaires du régime Kadhafi a été détruit et que plus un de ses aéronefs ne peut décoller.

Les avions de l'Otan ont effectué 14 bombardements pour la seule journée de lundi, y compris dans la région de Misrata qui est la « priorité numéro un, en raison de ce qui se passe sur le terrain » a indiqué le général néerlandais Mark van Uhm, responsable des opérations conjointes alliées.

Selon les rebelles, plus de 200 personnes auraient péri à Misrata depuis les débuts des combats. Dans la ville il n'y aurait plus d'eau, plus d'aliments et plus d'électricité.

Les militaires alliés affirment que les kadhafistes ont désormais changé de tactique. Ils envoient des hommes au front dans des véhicules légers et gardent les chars et autres armements lourds en retrait, souvent dans les villes, et protégés, selon l'Otan, par des boucliers humains. Du coup, l'Otan ne peut les viser. 

Toutefois, cette tactique empêche aussi les troupes du régime Kadhafi d'utiliser leurs armes lourdes. L'Otan rappelle que son objectif reste avant tout la protection des civils.

Le diplomate Chris Stevens, émissaire des États-Unis auprès de la rébellion
libyenne, est arrivé à Benghazi où il a entamé des consultations avec le Conseil national de transition. Les États-Unis disent toujours réfléchir à la possibilité de reconnaître le Conseil comme interlocuteur légitime, une option déjà retenue par la France, le Qatar et l'Italie.
 

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