Kenya : les responsables des violences post-électorales face à la Cour pénale internationale

Les responsables des violences post-électorales de 2008 comparaissent ces 7 et 8 avril 2011 en première audience devant la Cour pénale internationale à La Haye (Pays-Bas). Il s'agit pour la CPI de signifier aux six hommes leurs chefs d'accusation. Parmi eux, deux candidats potentiels aux élections de 2012.

L'objectif de cette audience qui n'a pas duré plus d'une heure était surtout de faire connaissance et d'informer les trois hommes des chefs d'accusation à leur encontre : meurtres, transferts forcés de populations, persécutions. 

Dans le box des accusés ce 7 avril :  le camp de Raila Odinga, le Premier ministre kenyan, adversaire malheureux du président Mwai Kibaki à la présidentielle en 2007. Plus précisément, il y avait deux ministres actuellement écartés du gouvernement, William Ruto et Henri Kosgey ainsi qu'un journaliste de radio, Joshua Arap Sang. À l'image de William Ruto, député et candidat potentiel à la présidentielle de 2012, ils ont clamé leur innocence. 

Les trois hommes sont libres de rentrer au Kenya et priés de se représenter à la Cour pénale internationale le 1er septembre, date de l'audience de confirmation des charges, à l'issue de laquelle les juges décideront ou non de l'ouverture d'un procès.

Ce vendredi, c'est le camp adverse qui est visé, celui du président Mwai Kibaki, avec des poids lourds appelés à la barre, notamment le vice-Premier ministre et le ministre des Finances, Uhuru Kenyatta, le bras droit du président, Francis Muthaura et le chef de la police à l'époque des faits, Hussein Ali. Les accusations sont les mêmes.

Les résultats des élections de décembre 2007, qui donnaient le président sortant, Mwai Kibaki comme vainqueur, avaient été largement considérés comme illégitimes et avaient provoqué une crise nationale de deux mois au cours de laquelle tout le pays a été secoué par des violences politiques et ethniques. Plus de 1 200 personnes avaient été tuées et 300 000 déplacées.

En février 2009, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait obtenu un accord de partage du pouvoir entre les deux candidats du Mouvement démocratique orange et du Parti de l'unité nationale, respectivement, Raila Odinga et Mwai Kibaki, et leur engagement de poursuivre en justice les instigateurs des violences. Le Parlement kenyan ayant rejeté toutes les tentatives d'établir un tribunal dans le pays, la Cour pénale internationale a été mandatée pour conduire la procédure.

À consulter :
The Nation
The Kenya Times
The East African
The Standard
KBC
KTN

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