Au Kenya, démission du chef de la Commission vérité et réconciliation

Après des mois de controverse sur sa crédibilité à diriger la Commission vérité et réconciliation, son président, Bethuel Kiplagat a finalement annoncé sa démission. Un geste réclamé depuis quasiment sa nomination. On lui reprochait son rôle lorsqu’il exerçait de hautes responsabilités pendant le régime de Daniel arap Moi. Cette polémique sur sa nomination a paralysé les activités de la Commission dont le mandat est censé trouver son terme dans un an.

La polémique a enfin trouvé un terme mais les activités de la Commission vérité et réconciliation auront été quasiment paralysées pendant plus d’un an.

Cette Commission faisait partie des engagements du gouvernement de coalition après les violences post-électorales de 2008. Elle est censée enquêter sur les violations des droits de l’homme depuis l’indépendance et notamment les affrontements ethniques, instrumentalisés politiquement. Les violences de 2008 avaient fait plus d'un millier de morts. La tâche de la commission est donc titanesque, or, son rapport est censé être présenté au président Mwai Kibaki dans tout juste un an.

Dans un communiqué, Bethuel Kiplagat tient à rappeler ce qui a déjà été accompli : 5000 témoignages recueillis, plus de 300 personnes formées pour aller à la rencontre des victimes, 40 visites de terrain. Cependant, de nombreuses victimes ont déclaré qu’elles ne faisaient pas confiance à cette Commission, des réunions ont été à plusieurs reprises annulées, et deux commissaires ont remis leur démission cette année.

Au final, des doutes surgissent sur la réelle volonté du gouvernement de faire la lumière sur des événements qui pourraient impliquer de hauts responsables encore en fonction aujourd’hui.

Partager :