L’ONU s'inquiète de la situation humanitaire en Côte d’Ivoire

Le massacre de Duékoué, en Côte d’Ivoire, continuent de soulever de nombreuses interrogations. Le CICR, qui a pris en charge et inhumé les corps, parle de plus de 800 morts. Les Nations unies dont la secrétaire générale adjointe chargée des Affaires humanitaires, Valérie Amos, s’est rendue sur place, parlent de « centaines de morts » et tirent la sonnette d'alarme.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

En arrivant à Duékoué, Valérie Amos, la chef des opérations humanitaires à l’ONU a trouvé une population fuyant l’avancée des milices et traumatisée par un massacre dont l’ampleur est encore mal connue.

« Les Nations unies ont comptabilisé plus de 200 tués, déclare-t-elle. Mais il y a d’autres sites, y compris un puits où je me suis rendue et où se trouvent encore des corps. On ne peut pas encore dire quel sera le bilan final. Certains disent que les responsables sont des forces pro-Ouattara. D’autres disent que ce sont les forces pro-Gbagbo et d’autres encore l’attribuent à des milices. Je ne suis pas certaine même que l’enquête parvienne à déterminer les coupables ».

Le massacre de Duékoué pose en tout cas, la question de la responsabilité des forces

de l’ONU qui sont chargées de protéger les civils en Côte d’Ivoire. La chef des opérations humanitaires à l’ONU précise : «  Nous avons des forces de l’ONU, ce n’est qu’une seule compagnie qui doit protéger une zone très vaste. J’ai demandé à ce que nos forces fassent plus pour protéger les civils, mais ils m’ont répondu à raison qu’il faut plus de renforts pour le faire ».

Plus de 40 000 personnes ont trouvé refuge dans la mission catholique de Duékoué. Une situation dont Valérie Amos craint qu’elle ne dégénère en catastrophe humanitaire.

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Dans une interview au journal le Monde, un porte parole du CICR, rétière le chiffre d'au moins 800 morts à Duékoué et rappelle que ce sont ses équipes qui « ont ramassé les corps, soit dans les maisons, soit à l'extérieur, pour les enterrer dans la dignité » et donc qui ont compté les morts. 


La CPI souhaite l'ouverture d'une enquête internationale

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a annoncé mercredi vouloir ouvrir une enquête sur des « massacres commis de façon systématique ou généralisée » en Côte d'Ivoire. La CPI mène déjà un examen préliminaire de la situation, préalable à l'ouverture d'une enquête à proprement parler. Dans son communiqué, le procureur se disait très préoccupé par la détérioration de la situation et notamment par les meurtres qui auraient été commis dans l'ouest du pays.

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